Nous sommes heureux·ses de vous informer de la réouverture temporaire avant travaux de la Maison Dussac, à Piton Saint-Leu.
L’exposition en cours est ouverte du jeudi au dimanche. Vien a zot !

la programmation

Où poser la tête? 2
Exposition

hors les murs

Lieu

Institute of Contemporary Art Indian Ocean, Port Louis, Maurice

du 17 novembre 2016 au 15 mars 2017

Horaires

du lundi au vendredi
de 8h30 à 17h00

Vernissage

samedi 17 novembre à 17h30

Torse sans tête, adieu à la tête, cette comparse

Qui toujours interfère
De sourires qui épient, le torse se passe
De paroles, ficelles qui nouent,
Renouent
Retiennent

Henri Michaux, Où poser la tête ? (1985)
La question du portrait et de l’autoportrait fait partie intégrante de l’histoire de l’art, depuis les peintures pariétales jusqu’aux photographies de Cindy Sherman, en passant par les portraits du Fayoum, les peintures de Rembrandt, de Frida Kahlo, de Marlène Dumas, les sérigraphies d’Andy Warhol ou encore les sculptures de Stephan Balkenhol. Peu importe le support et la technique, les artistes représentent inlassablement non seulement leur propre visage, mais aussi ceux de leurs contemporains. Henri Michaux, poète et artiste, a su décrypter la nécessité de dessiner, de peindre, de sculpter, de photographier ou de filmer ses images de soi et d’autrui. Il s’attache notamment à l’analyse du dessin d’enfant. Dès notre plus jeune âge, le crayon à la main, nous traçons des formes, qui, peu à peu, se précisent et se révèlent : un rond dans lequel viennent s’inscrire ce qui s’apparente à des yeux, un nez, une bouche, des cheveux. « La trace linéaire laissée sur le papier lui rappelle quelqu’un, la mère ou le père ; l’homme déjà, l’homme représentant tous les hommes, l’homme même. » Rapidement les dessins se tournent vers une forme d’autoreprésentation ou bien de représentation des autres, nos proches, des êtres connus, inconnus ou imaginaires. Par extension, le dessin génère une vision de la société et plus largement du monde. Une vision multiforme que les artistes s’emploient à poursuivre, à élargir et à préciser. Les [auto]portraits agissent par échos. Alors, l’œuvre fonctionne comme un miroir à la surface duquel l’artiste, son environnement et son histoire se reflètent.

Le mot de la commissaire

Les [auto]portraits engagent différentes questions : l’affirmation ou bien la remise en question d’un statut (celui de l’artiste), d’une identité (artistique, culturelle, sexuelle), d’une vision critique, politique, poétique des autres et/ou de soi. Ils engendrent un ensemble de sentiments à la fois complémentaires et contradictoires : le trouble, l’identification, le rejet, la crainte, l’empathie, le doute. Pourtant, la fascination prédomine, l’irrésistible tête-à-tête entre le regardeur et le sujet provoque une pluralité de réactions. Les [auto]portraits activent une dissonance et une complexité inhérentes à la nature humaine. L’exposition Où poser la tête ? est nourrie de ses différents champs de recherche et de ces différents sentiments qui façonnent l’expérience de chacun. Le titre de l’exposition est une interrogation : Où poser la tête ? Qui suis-je ? Qui es-tu ? Comment se représenter et représenter l’autre ? Que nous disent les portraits et autoportraits ? Comment se positionner dans le monde ? Comment les genres du portrait et de l’autoportrait participent à une volonté de résistance et de revendication ? Quelle est leur part politique ? De nombreuses questions posées à travers une sélection d’œuvres produites par vingt-six artistes qui ouvrent le champ de la représentation de soi et de l’autre entre l’Afrique, la zone Océan Indien, l’Asie et l’Europe. Les œuvres formulent un dialogue où les regards politiques et poétiques se croisent et s’entrechoquent selon différents axes de réflexion : le portrait - un art traditionnel, l’archive, le corps, l’intime, le masque et la performativité de soi. Les œuvres attestent d’une ambiguïté constante et d’une pluralité (des formes et des discours) nourrie de mouvements et de perturbations. Les problématiques politiques traversent l’exposition en questionnant les identités, l’histoire, la mémoire et le genre. Qu’ils soient traités de manière directe ou indirecte, les [auto]portraits traduisent un mouvement, celui d’une performance continuelle des corps, des identités et des idées.

MICHAUX, Henri. « Essais d’enfants dessins d’enfants » in Déplacements dégagements. Paris : Gallimard, 1985, p.58.

Julie Crenn, commissaire

Artistes

Abel Techer, Thierry Fontaine, Kimiko Yoshida, Myriam Mihindou, Mary N Sibande, Pascal Lièvre, Giulia Andreani, Samuel Fosso, Esther Hoareau, Fanyta Hoareau, Zanele Muholi, Deborah Poynton, Minnette Vári et Raphael Barontini.

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Où poser la tête ?

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